Un suspect toulonnais arrêté après l’enregistrement de l’émission de TF1 « La chanson de l’année » © ISTOCK
Attaque à la piqure : un suspect en détention provisoire
Depuis un certain temps, des sérials piqueurs sèment la terreur. A partir de mars 2022, des centaines de jeunes ont porté plainte après avoir été piqués en boîtes de nuit, et dans des concerts, faisant craindre des risques de VIH ou hépatite B. Un suspect vient d’être arrêté.
L’histoire commence comme une légende urbaine. Depuis mars 2022, des centaines de plaintes ont été déposées en France par des jeunes, hommes et femmes, qui ont été piqués lors de soirées en discothèque ou dans des festivals. Des piqûres qui engendrent des nausées, des vertiges et parfois des malaises. Une vingtaine de spectateurs d’une émission française, La chanson de l’année diffusée samedi 4 juin sur TF1 et tournée dans la ville de Toulon, a porté plainte après avoir subi des piqûres. Un homme a été arrêté rapportent Le Monde et l’AFP, mais les autres courent toujours.
Dans la tête du sérial piqueur
L’émission « La chanson de l’année » présentée par Nikos Aliagas © capture d’écran TF1
On ne connaît pas leurs motivations, peut-être un défi lancé par provocation pour s’en vanter par la suite auprès de leur entourage. Mais ce que désire en premier lieu le sérial piqueur, c’est semer la terreur et la panique. Des témoins ont déclaré à la suite de l’enregistrement de l’émission de TF1 : « des gars avec des seringues se sont mis à piquer beaucoup de personnes qui ont fait des malaises après cela« , selon un spectateur sur Twitter. « ‘La chanson de l’année’, c’était du n’importe quoi, la sécurité n’a pas bien fait son travail. Il y a eu plein de piqûres et plein de filles s’évanouissaient », atteste un autre. « Une horreur, nous étions dans la foule au début avec des copines nous avons fini par partir au moment où des filles ont commencé à tomber de partout« , affirme encore une jeune femme. Les malaises auraient provoqué des scènes de panique et des bagarres dans la foule. Certains spectateurs ont remis en cause le système de sécurité. Une personne de la sécurité a été hospitalisée, mais aucune information ne permet pour le moment de savoir si son malaise résulte d’une piqûre. Au moins 16 adolescents ou jeunes adultes auraient été piqués, selon Var-matin : 14 jeunes filles et deux garçons. La Métropole Toulon Provence Méditerranée indique de son côté dans un communiqué n’avoir pour le moment « aucune connaissance d’une substance nocive administrée à quiconque via ces piqûres« . Les malaises seraient « liés à des insolations et des déshydratations comme dans tous les concerts en plein air l’été partout en France » et « toutes les victimes ont été immédiatement prises en charge par les services de secours présents sur place« .
Le profil du suspect
Affiche du film « Le Silence des Agneaux » © Orion Pictures et Strong Heart/Demme Production
Le serial piqueur à la manière du sérial killer, aime la foule où il peut passer inaperçu. Son terrain de chasse : les concerts, festivals, et boîtes de nuit. Peut importe sa victime homme ou femme ce qu’il aime c’est cette sensation de pouvoir qu’il a pendant un instant sur sa victime, qu’il a à sa merci. Il n’a pas besoin d’être assoiffé de sang, manipulateur, son terrain de chasse doit lui permettre de passer pour quelqu’un d’extrêmement sympathique, qui se défoule au son de la musique ou qui vous apporte un verre, un moyen aussi d’attirer l’attention. Ses victimes ne se sont surement pas méfiées et laissées approcher, puisque réunies dans le même but, s’amuser. L’homme arrêté est un Toulonnais, mis en examen et placé en détention provisoire dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour « violences aggravées par arme (la seringue) et par préméditation ». Il risque jusqu’à 5 ans de prison. Selon Le Figaro, il serait sans titre de séjour et sans emploi connu, mais connu des services de police. En 2020, il avait déjà été condamné pour violences conjugales sur sa compagne, mais malgré cette condamnation, il est toujours selon Le Figaro « difficilement expulsable ».
Panique en France et en Angleterre
Plusieurs personnes ont été droguées au GHB © Nicolas Vallauri/La Provence
Mais d’autre témoignages continuent de se multiplier tout comme des dépôts de plaintes, en Bretagne, à Valence, Montpellier, Toulouse, Périgueux, Grenoble, Nantes, Béziers, lors du Printemps de Bourges. A Nantes, des établissements ont organisé des fouilles, sans jamais rien trouver, et quarante caméras supplémentaires ont été installées à la hâte dans la plus grande discothèque de la ville. Des personnes ont déposé plainte après avoir été piquées dans un festival de musique à Belfort et dans le Gers. A Paris, certaines ont également rapporté sur Twitter des cas de piqûre lors du festival We Love Green. Cependant, les victimes n’ont pas déclaré de vols, d’agressions, d’abus sexuels ou de viols. Après leurs déclarations, plusieurs ont réalisé un dépistage du VIH, pour vérifier une éventuelle contamination, et ont été placées sous traitements préventifs. Selon Ouest France, le 30 mai, 350 plaintes avaient été déposées partout en France, afin de donner « une réponse cohérente et globale » à ce phénomène, le procureur général a donné l’instruction que les services d’enquête soient cosaisis avec leur « échelon régional ou zonal ».
Une autre vague d’agressions à la « piqûre » en boîte de nuit ont été rapportés fin 2021 dans plusieurs régions d’Angleterre. En octobre, la police britannique aurait reçu, selon l’AFP, 140 rapports sur des incidents impliquant des boissons droguées notamment avec du GHB (lire notre article) et 24, impliquant des piqûres. Une pétition avait récolté plus de 160 000 signatures pour demander au gouvernement anglais de rendre obligatoire les fouilles minutieuses à l’entrée des établissements de nuit.
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