Affiche du documentaire « Salam » © Brut/ Black Dynamite/Mediawan
Salam, le documentaire de l’ancienne rappeuse Diam’s, fait le plein de spectateurs
Projeté en salle le 1er et 2 juillet 2022, Salam a réalisé d’excellents résultats avec 90 000 spectateurs. Un succès en un temps record, avec une moyenne de 500 entrées par cinéma. Le film a même été le plus vu en salle le vendredi 1er juillet, le propulsant ainsi n°1 du box-office.
Du dimanche 3 au mercredi 6 juillet 2022, c’est la fête du cinéma, pour tous les amoureux du septième art, avec une place à 4 euros, au lieu de 6 euros en moyenne, certaines places pouvant aller jusqu’à 15 euros dans des grands complexes. Les fans n’ont pas attendu, et ont plébiscité la veille, et l’avant-veille, Salam, Paix en arabe projeté en salles les 1er et 2 juillet. Présenté hors compétition à Cannes, Diam’s a coréalisé ce documentaire avec Houda Benyamina et Anne Cissé. On y apprend de sa bouche, pourquoi l’ancienne rappeuse s’est convertie à l’Islam, tout en renonçant au show-business à l’apogée de sa carrière. Produit par Brut et Black Dynamite/Mediawan et distribué par Pan Distribution, il sera désormais visible à partir de cet automne sur la plate-forme de vidéo à la demande BrutX.
Le film a permis de faire venir et revenir un public jeune dans les salles
Salam réalise plus de 90 000 entrées en deux jours © Brut/ Black Dynamite/Mediawan
Elle a beau avoir renoncer au show business, et fait la une des tabloïds, après sa conversion à l’Islam, Mélanie Diam’s fascine toujours autant le public. Un public qui voulait sans doute comprendre pourquoi, en pleine gloire, celle qui a électrisé la France avec son emblématique tube La Boulette, et ses prises de positions politiques avec Ma France à moi et Marine. La jeune demoiselle titre d’une de ses chansons avait choisi de tiré sa révérence, en pleine gloire, laissant un public et des fans en colère parfois, face à son choix incompréhensible. Le public était donc au rendez-vous partout en France une génération « Nan Nan » dont elle parle dans la boulette. « Un public jeune, assez féminin, très divers » selon Guillaume Lacroix, cofondateur de Brut et producteur de Salam, pour résumer le profil des 90 096 spectateurs dont 30 000 environ en Île-de-France. Deux tiers des entrées (60 000) se sont faites en région. Avec un très bel accueil en région Rhône-Alpes (13 400 entrées) et PACA (12 000 entrées). Après son avant-première mondiale au Festival de Cannes en mai dernier, la sortie de Salam au cinéma a pour ainsi dire, créé l’événement ce week-end. Ce moment unique et inédit a permis de faire venir et revenir un public jeune et divers dans les salles obscures avec un accueil des plus chaleureux et émouvant. Des chiffres encourageants, car depuis le Covid, la désaffection est forte. D’après une étude publiée en mai 2022, 48 % des Français disent être revenus moins souvent ou plus du tout au cinéma depuis la réouverture des salles le 19 mai 2021. Une diminution de la fréquentation liée à une conjonction de facteurs, certains conjoncturels et d’autres plus structurels. Cinq raisons sont principalement invoquées : une perte d’habitude d’aller au cinéma (pour 38 % d’entre eux), la perception du prix du billet, trop élevé (pour 36 %), le port du masque (pour 33 %), la préférence pour regarder des films sur d’autres supports (pour 26 %) et le manque d’intérêt pour les films proposés (pour 23 %), les autres motivations comme l’actualité anxiogène ou la préférence pour d’autres activités étant moins importantes.
Une bonne rampe de lancement pour la Fête du cinéma
Mélanie Diam’s avant sa conversion et Vitaa © DR
Avec ces deux projections atypiques, « Salam a été une bonne rampe de lancement pour la Fête du cinéma », se réjouit Philippe Godeau, qui a organisé la distribution du documentaire en salles via sa société, Pan Distribution. Le film a aussi permis de faire venir des gens qui avaient perdu l’habitude d’aller au cinéma. Il a été aussi le film le plus vu en salles, avec 50 000 entrées contre « seulement » 40 000 pour « Top Gun : Maverick ». Ces spectateurs ont pu partager des émotions dans des salles remplies de 200 personnes en moyenne, alors qu’en ce moment, les films français affichent des moyennes de 7 à 10 spectateurs par séance en moyenne. Dans le documentaire qu’elle a coréalisé, Diam’s sort d’un silence médiatique de 12 ans pour livrer sa vérité et parler de ses tentatives de suicide, son internement, sa conversion à l’islam et sa fondation dédiée à des orphelins au Mali… Hormis une incursion dans un Zénith de Paris vide, le film ne parle pas de musique. La quadragénaire se présente voilée et couverte des pieds à la tête. Le film est scindé en deux parties : le mal-être du temps du showbiz et l’après. Il sera diffusé à la rentrée sur la plateforme en ligne (payante) BrutX. Diam’s, ou Mélanie Georgiades pour l’état civil a publié un message pour remercier les 90.000 spectateurs qui sont allés voir son documentaire en à peine deux jours. Les chiffres vont probablement encore augmenter, car la sélection de Salam au Festival de Cannes en mai et son succès en salles ce week-end, ont attiré l’attention d’autres plates-formes de streaming : Brut négocie actuellement pour que le documentaire soit proposé sur une autre plate-forme à partir de septembre ou octobre, avant de pouvoir le diffuser sur sa propre plate-forme. « Nous sommes déjà très heureux de la première vie de Salam », souligne Guillaume Lacroix, qui précise que l’interview de Diam’s réalisée par Augustin Trapenard et mise en ligne le 26 mai avait réalisé 20 millions de vues.
Ce que révèle Mélanie Diam’s dans Salam
Extrait du documentaire « Salam » © Brut/ Black Dynamite/Mediawan
« A force de courir dans tous les sens, ma vie n’en avait plus aucun », avoue l’ex rappeuse dès le début d’un film. On y voit ensuite les témoignages de ses proches comme sa mère, la chanteuse Vitaa avec laquelle elle a chanté en duo au moment de sa notoriété Confessions nocturnes, la romancière Faïza Guène, et le footballeur Nicolas Anelka lui aussi converti à l’islam. Pour expliquer sa conversion, Diam’s raconte que c’est sur une plage, alors qu’elle était en voyage avec Vitaa, qu’elle a trouvé des réponses aux questions existentielles qui la hantaient. Paris Match avait ensuite publié une photo volée d’elle, voilée, révélant sa conversion au grand public. Elle déclare se dévouer pour des orphelinats qu’elle subventionne et n’hésite pas à payer de sa personne pour apporter son aide aux accompagnants et aux enfants. Des déclarations qui font penser à sa chanson Enfants du désert où on sentait déjà la prise de distance avec les paillettes du Show business. Elle raconte aussi comment ce travail, sa vie de famille et la prière la satisfont pleinement. La chanteuse dit également s’être adoucie et avoir de meilleures relations avec son père dont elle faisait mention au moment de sa notoriété, et que la religion lui aurait apporté ce qui manquait à sa vie d’avant. Elle confie avoir tiré un trait sur son passé dépressif et ses tentatives de suicide grâce à sa conversion, et ne regrette rien de sa vie d’avant.
Salam. Ecrit et réalisé par Mélanie Diam’s, Houda Benyamina, Anne Cissé.
Produit par Renaud Le Van Kim, Guillaume Lacroix, Éric Hannezo, Mélanie Georgiades.
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