Irene Cara dans les années 1990©

Irene Cara : Remember her name

Irene Cara connue pour ses tubes What a feelinf et Fame est décédée à son domicile le 26 novembre, à l’âge de 63 ans. Deux titres qui feront de la comédienne et chanteuse américaine d’origines portoricaine et cubaine, une star.

« J’irai au paradis, allumer le ciel comme une flamme (Fame). Je vais vivre pour toujours…Bébé, souviens-toi de mon nom. » C’est avec ce refrain entraînant que la Chanteuse Irene Cara va griser des millions des fans à travers le monde. Véritable phénomène de mode dans les années 80, la série Fame dérivée du film d’Alan Parker du même nom, raconte une jeunesse américaine éprise de liberté, dans laquelle l’artiste née à New York en 1959, incarne le personnage de Coco Hernandez. Pendant 6 saisons, les téléspectateurs vont suivre le quotidien d’un groupe d’élèves brillants de la High School of Performing Arts de New York, avec des personnages qui sont restés dans les mémoires. Quelques années plus tard des séries sur le même thème comme High School Musical de la franchise Disney, et Glee encore plus inclusive avec les LGBTQ+, vont suivre la même recette avec des chorégraphies et des intrigues dignes des années lycée.

Esprits rebelles avant l’heure

A la fin des années 1970, la télévision américaine est surtout politiquement correcte. Avec à sa tête un 40ème président, Ronald Regan Républicain et ancien acteur, elle se fait l’écho des néo-conservateurs qui veulent redonner confiance et fierté aux Américains, et c’est une série télévisée qui va révolutionner les mentalités, et hypnotiser des millions de foyers. Dallas (1978-1991), dont l’action se situe dans le milieu de riches producteurs de pétrole texan, traite de pouvoir d’argent de sexe et correspond à besoin d’identification sociale qui fait rêver avec d’un côté le méchant grand frère JR Ewing et de l’autre le gentil Boby, compagnon idéal, mais un tantinet naïf. Les années 80 seront celles des sitcoms familiales, qui tout en abordant les soucis de la vie quotidienne évitent soigneusement les questions de racisme, de discrimination en tout genre, les violences policières, ou la pauvreté. Le Cosby Show (NBC, 1984-1992), série la plus regardée, met en scène Les Huxtable, une famille afro-américaine volubile, mais heureuse. Avec l’arrivée de Fame, le public américain renoue avec une jeunesse et un sentiment de liberté qu’il n’avait pas ressenti depuis La fureur de vivre avec l’acteur James Dean décédé en pleine gloire dans un accident de voiture. Une jeunesse avec certes des problèmes, mais heureuse à contrario du film Esprit rebelles avec Michelle Pfeiffer et une bande-originale signée Coolio, récemment disparu, où la plupart des élèves sont des adolescents afro-américains et hispaniques, et qui dépeint une Amérique loin des mouvements contestataires Black Live Matter et Me Too. Dans Fame on partage ainsi les ambitions de Bruno, Leroy, Coco, Lisa, Hilary, Montgomery, Ralph et Doris. Ils sont noirs, blancs, latinos, mais, tous animés par leur art. Les paroles de Lydia la professeure de danse intransigeante incarnée par Debbie Allen donne d’ailleurs le la : « vous avez un rêve ? Un but ? Vous voulez la gloire ? Eh bien ça se paie ! Et chez moi ça se paie, en une seule monnaie : la sueur« . Irene Cara fera une brève apparition au début de la série, puis sera remplacée par l’actrice Erica Gimpel dans le rôle de Coco, elle-même issue de la High School of Performing Arts.

Deux tubes qui résument une carrière

Irene Cara, à Los Angeles, lors de la cérémonie des Oscars, le 9 avril 1984©  

Irene Cara dont la carrière avait débuté en 1979, dans le rôle de la mère d’Alex Haley dans la mini-série télévisée Racines : les nouvelles générations, puis dans Fame d’Alan Parker en 1980, sera à nouveau au générique d’un autre film culte des années 1980, Flashdance, mais cette fois en tant qu’auteure et interprète de la bande-originale qu’elle compose avec Giorgio Moroder et Keith Forcey. Avec Jennifer Beales dans le rôle principal, le titre What a Feeling, arrive à la fin du long-métrage. Le spectateur retient son souffle en même temps que la jeune actrice qui passe une audition devant un jury très conservateur, et s’extase devant son vol plané et son smurf exécutés à la perfection. Grâce à ce tube, Irene Cara remportera en 1983 l’Oscar de la meilleure bande-originale, le Golden Globe, et en 1984, un Grammy Award. Une reconnaissance après une première nomination aux Oscars pour le morceau Out Here on my Own, tiré de Fame. La même année en 1983 Why Me et Breakdance en 1984, seront des succès d’estime, et à partir des années 2000 sa carrière sera plus discrète avec un dernier album sorti en 2011, Irene Cara Presents Hot Caramel. La chanteuse était depuis presque tombée dans l’anonymat comme l’acteur Gene Anthony Ray, l’interprète de Leroy dans la série Fame, atteint du VIH qui est décédé en 2003 d’une attaque cérébrale. Ironie du sort pour cette artiste talentueuse qui criait dans sa chanson Fame : « I want to live forever », et qui s’est éteinte à son domicile le 26 novembre, à l’âge de 63 ans. Dans Fame elle avait ces paroles prémonitoires :  « Don’t you know who I am ? Remember my name, Fame ! ». Nous n’oublions pas en effet ces années magiques post-disco, où elle aura contribué aux aspirations artistiques et aux rêves de gloire d’une jeunesse américaine et bien au-delà.

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