Art Paris Art Fair 2022 au Grand Palais éphémère © Jean-Ralph Adiba

Art Paris Art Fair 2022 : un festival de galeries pour le bonheur des artistes et des collectionneurs

Art Paris qui a inauguré sa 24e édition le 6 avril au Grand Palais éphémère, continue à défendre la scène française avec de plus en plus d’exposants et des prix beaucoup plus attractifs pour un public amateur de retrouvailles avec de grands artistes.

Cette année la foire avait décidé de devenir éco-responsable en réduisant ses déchets, comparé à l’année 2021, en faisant appel à l’agence Karbone Prod, tout en augmentant sa capacité d’accueil pour le bonheur des visiteurs qui se sont succédés, puisque selon les organisateurs Art Paris 2022 à dépasser la fréquentation de l’édition de l’année dernière qui s’était déroulé en septembre et qui avait comptabilisé 72 746 visiteurs.

Le bal des galeries

L’artiste Rakajoo devant son tableau « Le Moulin Rouge » © Jean-Ralph Adiba

Avec ses 130 exposants et 900 artistes, Art Paris bat encore des records cette année. Rappelons qu’en 2020 elle fut une des rares foires à pouvoir se tenir physiquement, tandis que les autres se tenaient en virtuel, et qu’en 2021, elle fut la première à inaugurer le Grand Palais éphémère, qui a force d’affluence ne le sera peut-être plus. Après tout la Tour Eiffel aussi devait être éphémère, et on connait tous son fabuleux destin. Encore une fois du beau du bon de l’exceptionnel, du sur mesure, de l’irréel, du classique, de tout, de quoi satisfaire tout un chacun dans son approche de l’art.

Du premier jour off jour de l’inauguration mercredi 6 pour les collectionneurs, au dimanche 10 avril, le Grand palais accueillait une quantité impressionnante d’artistes dans les galeries de renom. Ainsi chez Patrice Trigano et son équipe, on pouvait admirer une composition unique de personnages de Philipe Hiquilly, ainsi qu’une œuvre de Cesar, La Patineuse assise, et les photos ô combien prisées du poètes Lucien Clergue, le célèbre photographe créateur du festival de la photo d’Arles. Un tableau flamboyant a retenu mon regard, celui du jeune artiste Rakajoo, autodidacte, dont le sujet de prédilection est le Moulin Rouge, symbole du18ème arrondissement de Paris, et connu du monde entier.

Le boulanger et son buffet

« Buffet Henri II revu et corrigé » par l’artiste boulanger-pâtissier Hervé Bohnert © Jean-Ralph Adiba

A la galerie Jean-Pierre Ritsch-Fich, ce dernier exposait un magnifique buffet Henri II revu et corrigé par un artiste hors du commun, Hervé Bohnert, boulanger pâtissier de son état, qui pendant le confinement, a retravaillé toutes les figures de ce meuble monumental. Tous les personnages ont ainsi changé de tête pour adopter le symbole de la mort, et des tibias en os se substituaient en jambe. Seuls les panneaux où se côtoyaient plusieurs personnages, ont gardé un sujet avec sa tête originale. Tout cela réalisé grâce à une fraise de dentiste, et une patience exceptionnelle. Vu le talent avec lequel cet artiste a transformé ce meuble, on se prend à imaginer ses créations pâtissières, et sentir l’eau monter à la bouche. Chez Perrotin à un axe central du salon, trônait impérial, une magnifique tête de cheval en bronze, de l’artiste Jean-Marie Appriou. Cette œuvre très remarquée est partie en un clin d’œil, acquise par un amateur subjugué.

Eva Jospin fait un carton

Galerie Suzanne Tarasiève Oeuvre d'Eva Jospin JRA_3269

Sculpture en carton d’Eva Jospin © Jean-Ralph Adiba

A la galerie Hélène Bailly, c’est le coup de foudre assuré pour les portraits exposés de Kees Van Dongen, dont un nu absolument superbe, ainsi qu’un portrait de Rita Lenoir peint par Buffet en 1963, exposés dans un décor raffiné à souhait, et un cadre hors norme, probablement un des plus beaux décors de ce salon. A la galerie Kamel Mennour, chaque visiteur voulait s’immortaliser, les uns avec leur téléphone portable, ou pour les amateurs de photographies, avec leur « Leica M10 », devant l’œuvre d’Anich Kappour, un miroir convexe. A la galerie Suzanne Tarasiève, Eva Jospin était à l’honneur avec un travail méticuleux et soigné de ses compositions de matériaux de récupération comme le carton. Parmi les nombreux visiteurs venus admirer l’œuvre de cette jeune artiste, on pouvait apercevoir l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, de passage pour soutenir sa fille. A la galerie belge de Félix Frachon originaire de la ville d’Ixelles, le travail de Nyaba Leon Oueda était mis à l’honneur avec ses portraits africains qui ont attiré l’œil de plus d’un amateur d’art, en particulier le tableau Le Rthyme du temps 2.

L’oiseau en bronze

« Oiseau Patine Argent » de Thomas Lerooy © Jean-Ralph Adiba

Un galeriste entreprenant, Richard Frerejean Taittinger venu spécialement de New-York, a exposé des œuvres en couleurs des artistes Nassas Daphnis et de Morgan Tschiember avec une présentation remarquée et colorée à souhait. On pouvait croiser au détour d’une allée, Jacques Halbert artiste spécialisé dans la reproduction des cerises avec son inséparable alter ego Komy Steding. Ce pape des cerises, les peint de toutes les couleurs, sur tous les supports. Sa gentillesse, sa patience et son talent se racontent à travers sa passion pour ces fruits, avec pour emblème son fameux manteau couvert de ses œuvres.

Au gré de la découverte de ce salon, un bronze argenté de Thomas Lerroy représentant un oiseau portant en lui une foultitude d’oisillons, trône au milieu de la galerie Rodolphe Janssen, une autre galerie belge, un vrai coup de cœur. S’il faut certes saluer le talent des artistes et l’implication des galeristes, cette foire n’aurait pas tout ce panache sans le dévouement de Guillaume Piens, directeur de ce salon soutenu par Alice Audoin et Alfred Pacquement commissaires d’Art Paris Art Fair qui donnaient des conférences sur les œuvres d’art exposés. On pouvait apercevoir le directeur arpenter les allées, pour tout arranger et prodiguer des conseils par-ci par-là, fêter avec des amis exposants un anniversaire, enfin être le bon génie de cet événement majeur de l’art moderne. A la galerie La Forest Divonne, je découvre un artiste David Décamp qui vit et travaille à Lyon, et qui m’explique son art, notamment son œuvre : Mes os en circuit fermé fait à base de plomb, d’acier, de cuivre, de bois et d’os.

Les fées du salon

Louise et Pierre-Paul Monnet de la conciergerie Pawel © Jean-Ralph Adiba

Et puis, il y a ceux que l’on ne voit pas forcément, mais dont le travail est remarquable, ces petites mains qui rendent la vie du visiteur et des personnalités, plus agréable. Un grand coup de chapeau donc à la conciergerie de luxe Pauwel, dont le fondateur Pierre Paul Monnet a officié pendant très longtemps à l’hôtel Meurice à Paris, ce qui lui a donné l’idée de créer cette société. Louise Monnet sa complice de fille, avec courtoisie et un talent hors du commun, s’est occupée d’arranger les petits soucis de tout un chacun. Chaque jour la jeune femme parcourait à tricycle, toutes les allées du salon pour distribuer un jour des fruits, un autre des petites gentillesses comme des fleurs, et un autre encore des pâtisseries ou des friandises sans oublier aucun exposant.

Le salon Art Paris Art Fair avait aussi mis à la disposition des VIP des Vans confortables, et le maitre de cérémonie Charles Nahmias ainsi que son équipe de chauffeurs ont contribué à rendre la vie plus douce aux exposants et aux visiteurs privilégiés, en les déposant à leur destination dans un suprême confort. Du salon à leur salon, qui dit mieux ?

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