Nicolas Noguié le fondateur du Refuge à Montpellier © Le Refuge
LGBT : l’ancien directeur du Refuge mis en examen pour viol et agression sexuelle
Une enquête avait été ouverte en février 2021 par le parquet de Montpelier saisi de « faits graves » au sein de la fondation Le Refuge, créée par Nicolas Noguier en 2003. Celui-ci vient d’être mis en examen avec son ancien directeur général et compagnon, Frédéric Gal.
Le nom faisait rêver, Le Refuge ! Un endroit à l’écoute, avec une ligne d’urgence, censé recueillir des jeunes LGBT chassé(e)s de leur foyer et victime d’homophobie et de transphobie. Mais c’était trop beau pour être vrai ! Dans chaque prairie, il y a un loup qui rode. Le Refuge était au centre d’une controverse depuis des révélations de Mediapart, qui dénonçait un management par la terreur et confirmée par un audit en 2021.
Des jeunes broyés, usés, humiliés
L’enquête de Mediapart détaillait un « management par la terreur » envers salariés et bénévoles, qui se disaient « broyés », « usés » ou « humiliés » par une direction qu’il « faut aduler ». Selon le site du Monde, l’audit relève, lui, « un climat de défiance et un mal-être au travail d’une partie significative des acteurs » de l’association : 52 % des salariés interrogés « estiment que leur charge de travail n’est pas soutenable » et 60 % « ne se disent pas heureux au travail ». Le travail d’investigation de Médiapart et de l’audit avait déclenché l’ouverture d’une vaste enquête au sein de la fondation, concernant des faits graves, et un juge d’instruction a été saisi.
Après une garde à vue, les deux mis en cause Nicolas Noguier et son ancien directeur général Frédéric Gal, sont mis en examen, « placés sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction d’entrer en contact avec les plaignants et interdiction d’exercer une activité en contact régulier avec des mineurs ou des personnes vulnérables ». Deux autre mis en cause Fabrice Belargent, « ont contesté l’ensemble des faits à caractère sexuel qui leur sont reprochés et ont produit des éléments à l’appui de leurs déclarations. Ils ont également contesté les faits de travail dissimulé et de harcèlement moral« . Les investigations vont désormais se dérouler dans le cadre d’une information judiciaire.
Viol, agression sexuelle, harcèlement moral et travail dissimulé
L’équipe du Refuge © Le Refuge
Parmi les faits graves, il était fait état de « violences sexuelles (viol, agressions sexuelles et harcèlement sexuel) qui auraient été commises tant par le président fondateur du Refuge que par le directeur sur des personnes majeures ou mineures accueillies au sein de la structure » rapporte Midi Libre. Il y a eu recours au bénévolat ainsi du harcèlement moral et travail dissimulé exercés tant sur les bénévoles que de salariés ». De plus cinq personnes ont confirmé aux enquêteurs avoir été victimes d’infractions à caractère sexuel de la part des deux dirigeants.
Nicolas Noguier avait de son côté saisi un juge d’instruction avec constitution de partie civile en novembre dernier (avant sa mise en examen, ndlr) se disant lui-même victime de faits de harcèlement sexuel de la part de son accusateur. Mettant en cause ce dernier pour dénonciation calomnieuse. Le Procureur ajoute que les deux mis en cause contestent l’ensemble des faits qui leur sont reprochés. L’avocat du fondateur du Refuge, maître Saban Saber, considérait vendredi sur France Bleu Hérault que les charges retenues contre son client « sont bien trop insuffisantes ». « Nous sommes confiants pour la suite de la procédure. »
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