Défilé du 14 juillet 2021 sur les Champs-Élysées © Thomas PAUDELEUX
Cérémonies du 14 juillet : ce qui va changer
À l’issue de la cérémonie militaire du 14 juillet il est de tradition que le président de la République réponde aux questions des journalistes des chaînes privées et publiques en direct de l’Élysée. Il n’y aura peut-être pas d’interview, ce qui est sûr, c’est que les Français veulent des réponses.
Les planètes ne s’alignant plus devant lui, « Jupiter » entame son second mandat comme un véritable chemin de croix auquel il ne s’était pas préparé. Après la crise du coronavirus et le sérieux revers des législatives, l’occasion, pour le chef de l’État, de préciser les contours de ce gouvernement d’union nationale qu’il appelle de ses vœux. Alors que certaines villes renoncent aux traditionnels feux d’artifices pour cause d’incendies, Emmanuel Macron réussira-t-il à éteindre le feu dans l’opinion publique ?
(Re)gagner la confiance des Français ? Pas gagné du tout
Emmanuel Macron dans la cour du palais de l’Elysée à Paris, le 5 juillet 2022 © Ludovic MARIN
Encensé par la presse européenne, le Président de la République est à la peine dans son propre pays. Pour mener à bien son projet, Emmanuel Macron va devoir nouer des compromis, avec ses quelques 245 députés et le reste de l’Hémicycle. Qualifié de « jupitérien, il avait lui-même estimé en octobre 2016, que c’était ce dont la France avait besoin. Il était alors candidat d’En Marche, le mouvement qu’il avait fondé quelques mois plus tôt. « Ce n’est pas un simple dieu, c’est le roi des dieux », avait-il alors déclaré dans un entretien à Challenges. Lors du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement Emmanuel Macron a décidé d’abandonner sa panoplie de « Jupiter » pour se comparer à Héphaïstos, dieu du feu, de la forge, de la métallurgie et des volcans dans la mythologie grecque. « On m’a souvent surnommé Jupiter, mais je vais devenir Héphaïstos, je vais forger », a-t-il déclaré. Et puisque que c’est en forgeant qu’on devient forgeron Emmanuel Macron va devoir forger à défaut de ramer, pour gagner la confiance des Français. Avec la perte de près de 100 députés, le quinquennat qui s’ouvre s’annonce très compliqué pour le chef de l’État. Pourra-t-il (re)conquérir un pays qui le boude chaque jour un peu plus ? Pas sûre ! A commencer par les Ultra-marins qui ont reçu la foudre de la suppression du ministère de l’Outre-mer, en le plaçant sous la tutelle du ministère de l’intérieur. La décision du président de la République à affligé un certain nombre d’élus et de hauts fonctionnaires, pour qui la rupture était déjà bien entamée. Qu’adviendra-t-il du pass sanitaire à la rentrée avec l’augmentation du nombre de cas de Covid, mais aussi d’hospitalisation, qui se poursuit en France. Allons-nous mourir de froid en Hexagone à la rentrée avec l’augmentation du prix du gaz après avoir crevé de chaud pendant l’été tandis que l’urgence climatique est venue nous rappeler notre terrible retard en matière de transition écologique ? Ce qui va surtout changer dans les prochaines années, c’est l’abandon définitif des feux d’artifices du 14 juillet en raison des nombreux incendies de forêt, et c’est une bonne chose.
Annulation des festivités par plusieurs mairies
Les sapeurs-pompiers ont réussi à fixer l’incendie des Cévennes, mais le risque de reprise est toujours présent © Sylvain THOMAS
Ce 14 juillet 2022, une vague de chaleur exceptionnelle est attendue sur toute la France, avec un risque de départ de feu important lors des feux d’artifice. Après le terribles incendies dans le Gard, les maires de Nîmes et d’Aubagne ont décidé d’annuler certaines festivités prévues pour la fête nationale. D’autres villes du département devraient suivre. « J’ai pris la décision d’annuler dès aujourd’hui le feu d’artifice prévu pour la fête nationale », écrit dans un communiqué le maire de la ville, Jean-Paul Fournier. « La terrible situation de crise liée aux nombreux feux dans le département, à laquelle sont confrontés les secours et les pompiers, dont je veux saluer le courage et l’abnégation, nous amène bien évidemment à ne pas faire courir de risque à quiconque » précise l’édile. Nîmes n’est pas la seule ville à avoir pris cette décision. C’est également le cas des mairies d’Anduze, La Grand-Combe ou encore Vézénobres. Mais une décision plus globale pourrait être bientôt prise à l’échelle du département selon Caroline Cayeux la ministre en charge des collectivités territoriales interrogée par BFMTV. Dimanche la ville d’Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, a décidé de prendre une décision similaire. « À la suite d’une demande du préfet, les sapeurs-pompiers ne sécuriseront pas les feux d’artifice du 14 juillet, indique auprès de nos confrères de La Provence le maire d’Aubagne, Gérard Gazay. Nous avons donc pris la décision de l’annuler pour la fête nationale, et de le décaler à celles de fin d’année. On ne veut pas prendre de risques supplémentaires étant donné le contexte ».
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