Trafic automobile entre la place de la Concorde et la Madeleine à Paris, le 17 décembre 2019 © LP/Fred Dugit

Ecologie : les voitures thermiques seront interdites en 2035

Le glas a sonné pour les moteurs essence et diesel. Réuni à Strasbourg, le Parlement européen a adopté mercredi 8 juin le rapport préconisant l’arrêt des ventes de voitures à moteur thermique dans l’Union à partir de 2035.

Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, le Parlement européen propose de réduire de 100 % à partir de 2035 les émissions de CO2 des voitures neuves par rapport à leur niveau de 2021. Autrement dit à ne plus autoriser que la vente de voitures électriques ou à hydrogène. Pour autant cette fin n’est pas encore définitive, le Conseil des Etats de l’Union doit encore donner son avis sur le sujet fin juin, avant qu’un consensus ne soit recherché courant juillet entre la Commission, le Parlement et le Conseil. Mais la messe est quasiment dite, et il va falloir dire adieux à votre vieille essence ou diesel. Nous avons demandé leurs avis à des automobilistes.

Les Parisiens avaient déjà pris les devants

Certains automobilistes parisiens ont renoncé à leur voiture © Depositphotos

Celle qui a cristallisé toutes les rancœurs des automobilistes, c’est bien la maire de Paris Anne Hidalgo. Avec l’interdiction progressive de circulation des véhicules thermiques en semaine (plus de Crit’Air 4, prochaine étape les Crit’Air 3 autorisés jusqu’en début 2023), sans compter l’augmentation du prix du stationnement et la suppression de milliers de places. A cela il faut ajouter la réduction de la limitation de vitesse, on est passé à 30 km /h dans certaines rues de la capitale française, on peut dire que les Parisiens s’étaient préparés à cette annonce. Toutes ces mesures anti-voitures mises en œuvre par l’élue PS, avaient déjà contraint un grand nombre d’administrés à renoncé à leur voiture au profit de moyens de locomotion plus écologiques. Anna parisienne ancienne propriétaire d’un petit modèle de luxe qu’elle affectionnait, ne prend plus que les transports en commun pour se déplacer en journée, et les Uber pour ses sorties le soir : « j’ai vendu ma voiture l’année dernière, je n’ai pas eu le prix que j’espérais mais bon. J’en avais marre de tourner en rond pendant des heures avant de trouver une place pour me garer, et certaines rues sont désormais interdites à la circulation comme la rue de Rivoli ». Mais un irrésistible peuple de Gaulois résistent encore. C’est le cas de Franck propriétaire d’un Crit’Air 3 qui habitent la petite couronne qui « s’en fout complètement » et qui a décidé qu’il braverait l’interdiction : « je n’ai pas les moyens d’acheter un véhicule électrique et renoncer à ma voiture c’est renoncer à aller travailler, faire des sorties entre potes le week-end. On a été enfermé pendant deux ans à cause du Covid, et maintenant on nous casse les c… avec des mesures à la con ». Quand on lui rétorque que c’est pour lutter contre le réchauffement climatique, sa réponse est sanglante mais pas dénuée d’intérêt : « pourquoi on n’interdit pas aux riches de prendre leur jet et de monter en hélico ? C’est toujours les plus pauvres qui paient les pots cassés » !

Quelles solutions pour les ménages ?

Le 2 CV Mehari Club Cassis est le premier à avoir homologué un kit de conversion d’une voiture thermique à l’électrique © Cathy DUBUISSON 

Le rétrofit pourrait être une solution pour les personnes comme Franck qui ne souhaitent pas se séparer de leur véhicule. Le rétrofit c’est l’opération qui consiste à supprimer des éléments spécifiques au moteur thermique (essence ou diesel) incluant le réservoir, la ligne d’échappement pour le remplacer par un bloc moteur électrique, un contrôleur, et des batteries. Cette solution plait à Jeanne qui habite elle aussi la région parisienne. Sa voiture elle ne peut, et ne veut pas, s’en séparer : « ma voiture date de 2005 c’est un moteur essence, donc un Crit’Air 3. Le kilométrage est très faible par rapport à l’année de construction, elle est quasiment neuve. Je suis mère célibataire, j’ai un fils qui fait des compétitions, que je dois aller chercher à la gare le week-end et je suis très mal desservie. Ma voiture c’est mon indépendance, j’en ai besoin pour aller travailler faire mes courses ». Heureusement pour des automobilistes comme Anna, dans la décision prise par l’Union européenne il y a celle d’intégrer le « rétrofit ». Pascal Canfin, le président de la Commission environnement du Parlement, à la manœuvre sur les dossiers climat, salue particulièrement cette décision et y voit un bénéfice « notamment des personnes qui ne vont pas dans le marché du neuf » mais aussi de l’industrie française, en pointe sur cette technologie. Le gouvernement réfléchit à un autre dispositif celui de « leasing social », qui permettrait aux Français les plus modestes de s’offrir une voiture électrique pour 100 euros par mois. Une idée qui, avait d’abord été proposée par la candidate socialiste Anne Hidalgo. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, dans son premier discours de campagne du 17 mars, le président de la République avait promis de déployer « une offre abordable de véhicules électriques (…) en mettant en place des mécanismes de leasing pour accompagner les ménages les plus modestes ». Cette mesure devrait être insérée dans une Loi de finances rectificative, selon la nouvelle ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, en charge du dossier.

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